Portrait
Pierre Leberger et ses amours contrariées
La première eut lieu le 25 mai 2025 à Port-Vendres.
par Alain Sabatier, juillet 2025
Ce 25 mai 2025 à Port-Vendres, le théâtre Vauban a fait salle comble. Une première réussie pour 1h 40 de plaisir. " Les Amours Contrariées " commis par Pierre Leberger ont su convaincre le public avec une mise en scène audacieuse orchestrée d'une main de maître par Philippe Parenty et une troupe de comédiens dévoués qui a magnifié un texte en vers avec sobriété.
Rencontre avec l'auteur
Cnoté : Pierre Leberger pourquoi avoir choisi ce titre "Les Amours Contrariées" ?
Pierre Leberger : Ma première pièce de théâtre avait pour thème la naissance de la Commune à Port-Vendres je l'avais écrite spécialement pour le bi-centenaire de la ville en 2023. Cette seconde pièce est plus personnelle. J'ai eu beaucoup de plaisir à l'écrire. Son titre un brin espiègle et provocateur , « Les Amours Contrariées », n’est autre qu’un exutoire, une façon d’épancher ma tristesse et ma mélancolie face à une relation amoureuse qui n’aboutissait pas. Une façon, j’ose le dire, d’échapper à une forme de désespoir.
Cnoté : Pourquoi avoir choisi la difficulté en écrivant en alexandrins ?
Pierre Leberger : Pour 2 raisons principales !
La première et la plus importante concerne la belle relation que j’entretiens avec le vers de douze syllabes parce qu’il est musical, subtil, équilibré, harmonieux et très agréable à manier en recherchant les meilleures rimes et les meilleurs effets sonores.
La seconde raison concerne l’époque dans laquelle j’ai souhaité que ces intrigues amoureuses puissent se dérouler.
Nous sommes à Paris à la fin du 18e siècle, en 1788 exactement.
Dans cette fin de siècle des lumières, on déclamait de la prose dans les rues des villes et des villages mais aussi de la poésie écrite en alexandrins, on se mettait aux fenêtres pour écouter et l’on formait des rondes autour du conteur.
L’écriture ne m’a pas posé de problèmes majeurs contrairement à la construction de l’intrigue, du scénario, dirait-on aujourd’hui, plus complexe. Elle se devait de prétendre à une forme d’originalité à contre courant d’une thématique passe-partout, celle des amours, facilement monotone parce que rabâchée dans bien des styles littéraires.
Cnoté : Philippe Parenty est un ami proche. Que pensez-vous de sa mise en scène ?
Pierre Leberger : L’idée de faire chanter tous les acteurs dans un registre totalement anachronique pour l’époque mais en lien étroit avec leurs états d’âmes et leurs doutes est une idée de Philippe Parenty qui dirige avec maestria les acteurs.
J’étais réticent au début. J’avais tort. Ces chansons de notre époque, graves, tragiques mais bien souvent amusantes aussi, font parties des moments forts de la pièce.
Le jeu des acteurs est impressionnant, du plus modeste au premier rôle.
Des acteurs qui ont beaucoup travaillé pendant presque deux ans leur personnage. Les résultats sont là aujourd'hui... impressionnants !!!
Cnoté : En quelques mots Pierre, quelle est la trame de cette pièce ?
Pierre Leberger : Cela se passe un an avant à la veille de la Révolution, époque propice à la liberté des moeurs. Un jeune marquis tombe amoureux d'une belle comtesse. L’amie et confidente de cette dernière tombe amoureuse du même marquis. Une situation qui ne déplait pas au jeune galant qui brûle de désir pour ces deux jeunes femmes... Ce libertinage va très vite déteindre sur le petit personnel...
Cnoté : Vos projets à présent ?
Pierre Leberger : Passer deux mois à Cuba pour travailler dans la belle maison Victor Hugo de la vieille Havane. J'ai l'idée d'écrire cette fois un roman aux saveurs exotiques...
La troupe de comédiens
Elodie Magnanou : la comtesse
Emmanuel Larangé : le marquis
Lise Barbé : confidente de la contesse
Sébastien Peyrard-krémer : Confident de Marius le marquis
Marie-José Clément-Cusin: la servante
Marc Krasovek : Valet de Marius
Thierry Moulis : le régisseur
Valérie Ligou-Kick : Piano
Florence Frances : la couturière
Benjamin Dudragne : l'assistant de la couturière